Les exploitations font de plus en plus face à un manque de fourrage pour leurs animaux
De part son contexte et ses difficultés (climat, pente), l’agriculture de montagne se caractérise par une part importante de prairies. Ces prairies sont entretenues via une activité d’élevage majoritaire. L’herbe est donc la source de nourriture principale pour les animaux d’élevage, soit sous forme de pâture l’été, soit sous forme de fourrage l’hiver.
Cependant, depuis quelques années, les exploitations agricoles font face à des périodes de sécheresse de plus en plus récurrentes. L’herbe est grillée et ne pousse quasiment plus. De ce fait, les agriculteurs qui doivent stocker du fourrage pour la période hivernale, ne récoltent plus suffisamment pour couvrir les besoins de leurs troupeaux.
A cela s’ajoute les dégâts de sangliers, une véritable problématique dans le secteur, qui touche en moyenne 13 % de la surface exploitable pour une exploitation. Mais comment impactent-t-ils les prairies ?
Les sangliers sont des mammifères capables d’adapter leur régime alimentaire en fonction des disponibilités du milieu. 95 % de leur régime se constitue de matières végétales (fruits, graines, racines). Lorsque les sangliers n’ont plus suffisamment de ressources dans la forêt, ils viennent dans les prairies, retournent le sol afin de trouver des compléments alimentaires.
Cet acte est lourd de conséquences pour les exploitations agricoles : perte de récolte, travail de remise en état (parfois manuel), perte de la qualité du fourrage, perte en biodiversité floristique et impact important sur le moral des agriculteurs.
Une étude sur l’évaluation économique des dégâts de sangliers sur les exploitations agricoles de montagne a été menée en 2019 par l’APFM. Les dégâts engendrent entre 50 et 95 % de perte de rendement fourrager sur une prairies. Ils représentent également un coût pour une exploitation d’en moyenne 500 € par hectare de dégâts .
Dégâts de gibiers et manque d’eau sont ainsi des problématiques qui devront de plus en plus être prises en compte dans le fonctionnement d’une exploitation agricole pour assurer sa pérennité.